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Beaugency Histoire
10 août 2011

LES JEUX , Des Règlements de 1521 à 1712

 

JEUX          cartes à jouer

Le sieur Chivéry, à Nantes, au contrôleur général.    5 janvier 1712

 

«  Je ne sais si Votre Grandeur est informée des jeux défandus qui se jouent à Nantes malgré les défenses de S.M. tant de fois réitérée par ses ordonnances et par celle arrivée depuis peu, où l’on donne si peu d’attention, que sans y avoir égard, on continue la dupe et le lansquenet et le jeu de dés en présence des échevins, qui sont, avec le prévôt de police , les juges pour faire valoir les défenses. M de Mianne a empêché que l’ordonnance n’ait été publiée. L’on continue les jeux chez le nommé Olivier, ce qui a causé la ruine de sept ou huit marchands, e ceux qui ont perdu 8 à 10,000 H ont fait mille imprécations (ce faire prier) pour payer 200 ou 300 H de taxe*

 

*  Copie d’un lettre anonyme adressée de Rennes le 13 mars suivant : « C’est de pauvres femmes affligées qui se jettent aux pieds de Votre Grandeur pour la supplier d’empêcher la ruine de bien des familles, en remédient à un désordre bien public. Il y a ici des académies où l’on joue des jeux de lansquenet,* berlan,* pharaon* et piquet* effroyables ; il s’y perd des biens immenses tous les jours et le long des nuits. C’est chez un appelé Lanost, au bas de la Motte-à-Madame, chez Remiéres le cafetier, rue Saint-Georges, sous le Palais, chez Dugué, et chez le sieur Bieste, dans la rue au Foulon, commissaire de guerres. On ne sort de ces lieux-là qu ‘à six et sept heures du matin ; nos maris, ils perdent notre bien et le temps qu’ils devraient employer à leur travail ; les clients de nos études gémissent, et souvent ils ne nous laissent pas une pièce de 50 S  dans la maison ; ils sont après comme des possédés, empruntent et mettent en gages. Tout se perd, les affaires restent en désordre pour nos client, faute d’avoir de quoi faire les avance, et les clercs, qui volent jusqu’au papier timbré pour jouer. Enfin, toute sorte d’états se ruinent par l’occasion de cette maudite académie. Enfin, on nous a conseillé de nous plaindre à vous à ce sujet, et qu’il y avait des arrêts rendus par S.M. qui défendaient à Paris tous ces jeux et académies. Nous vous supplions très instamment d’imposer votre autorité pour qu’ils soient aussi observés et exécutés dans cette ville de Rennes, ce qui opérera un grand bien et repos dans les petites et grandes familles ; car, au moins, quand ils ne trouveront à jouer que dans des maisons de sociétés suivant son état, cela ne tirera pas en si grande conséquence, comme des maisons ouvertes à tout le public en payant Les filous y ont le rang comme les autres, et il s’y passe des choses effroyables. Faites donc cesser, s’il vous plait, ces vilains lieux qui causent la ruine et conduisent à tous les autres vices de débauche. Nous supplions très instamment Votre Grandeur que cette défense paroisse venir de votre motif, sur des avis que vous avez eus, car si nos maris savaient que nous vous aurions écrit, nous serions perdues sans ressource, et tous les joueurs nous lapideraient, dans la fureur où ils sont de cette maudite académie. Si Votre Grandeur a la charité de les faire cesser et défendre absolument, nous serons, et nos pauvres familles, aussi bien que d’autres, obligées à prier Dieu toute notre vie pour la conservation et la prospérité de Votre Grandeur et de toute votre illustre famille.»

* Lansquenet :On appelait autrefois ainsi un fantassin allemand – Jeu de hasard que l’on joue avec des cartes- les lansquenets parurent dans les milices allemandes vers la fin du XV e siecle. Charles VIII prit à sa solde une troupe de 6000 de ces soldats qui se distinguèrent à Ravenne

 

*Brelan : (Celt. berlance, succès) Jeu qui ce joue à trois, quatre, où cinq ou l’on donne que trois cartes à chaque joueur . Avoir Brelan, avoir trois carte de la meme figure ou de meme point. Avoir brelan d’as, de roi. Brelan favorite, brelan que l’on a convenu de payé double. Brelan quatrième ou carré, celui que le joueur a dans la main lorsque la carte qui retourne est de meme sorte que les trois qui forment son brelan.

 

*Pharaon : Jeu de carte.

 

*Piquet : Extrait de’ Académie universelle des jeux’ version de l’an 1777.(collection priver)

 

On ne peut jouer qu’a deux au piquet, & le jeu ne doit être composé que de trente deux cartes, qui sont l’as, le roi, la dame, le valet, le dix, le neuf, le huit & le sept de chaque couleur. Observez que les cartes sont rangées suivant leurs valeurs.

Il est à remarquer que toutes les cartes valent les points qu’elles marquent, si vous en exceptez l’as qui en vaut onze & qui, comme il l’emporte toujours sur le roi ; mais il faut pour cela qu’il soit de la meme couleur. Les trois figures, c’est à dire, roi, dame, valet valent dix points chacune. Quand on est convenu de ce qu’on veut jouer,(argent) & en combien de points on jouera, on voit à qui mêlera le premier : celui qui a tiré la plus basse carte le premier ; il les prend à cet effet, les mêle autant qu’il juge à propos, puis les présente à son adverse partie, qui peut les mêler s’il veut à son tour, en ce cas celui qui est à donner les cartes doit mêler une seconde fois, présenter à couper à son adversaire, qui doit pour lors les couper nettement ; car celui qui les éparpillerait , ou n’en couperait qu’une serait obligé de recommencer, après que celui qui est à donner aurait rebattu les cartes. Cela fait celui qui donne met les cartes de dessous dessus, puis les distribue deux à deux, ou trois à trois, cela dépend de son caprice, & ce sont les deux nombre ordinaires, & jamais une à une, ni au-dessus de trois.

Il faut continuer dans le cours de la partie, par le nombre qu’on a commencé ; car si par fantaisie on venait à vouloir changer la donne, il ne serait pas permis, à moins que d’avoir avertir avant de mêler, en disant ; je donnerai par deux ou par trois.

 

On donne donc de ces cartes jusqu’à ce que les joueurs en aient eu chacun douze, de maniere qu’il n’en reste plus que huit en la main de celui qui donne, & qu’il doit poser sur le tapis vis-à-vis de son adversaire &de lui : ces huit cartes sont appelées Talon.

 

Avant que de passer plus loin pour donner une idée générale du jeu dans ce chapitre, comme nous nous somme proposés, il est à propos de faire remarquer que si celui qui donne les cartes, au lieu de n’en donner que douze à son adversaire lui en donnait treize, ou les prend pour lui, il est libre à celui qui a la main, c’est à dire , qui n’a point mêlé, de se tenir au jeu, ou de faire refaire rendant en ce cas le coup nul ; mais s’il s’y tient lorsqu’il a treize cartes, il doit laisser les trois cartes au dernier ; c’est à dire, que le talon n’étant pour lors que de sept, il ne peut en prendre au plus que quatre, & moins s’il veut, par la raison que nous en donneront ci-après, & si le dernier a treize cartes, il en écarte trois,& n’en prend que deux ; & si l’un des deux joueurs se trouvait avoir quatorze cartes, n’importe lequel, il faut refaire le coup.

      Vous remarquerez que lorsque dans le talon il y a un carte tournée, soit que le talon soit de sept ou huit cartes, pourvu que le coup se joue, le coup sera bon si la carte tournée n’est pas celle qui est au dessus du talon, ou la première des trois que doit prendre le dernier, parce qu’en ce cas la carte étant vue des deux joueurs, on doit refaire nécessairement à cause que si l’on laissait à la volonté de celui à qui elle va de droit, il aurait l’avantage de s’y tenir s’il avait beau jeu, & de refaire s’il l’avait mauvaise, ce qui ne serait pas juste, n’y ayant point de faute à punir dans ce coup.

 

Vous remarquerez encore que la sévérité que l’on a dans certaine Provinces, comme dans le Languedoc & dans la Provence, de condamner au grand coup, c’est à dire, à perdre cent soixante dix points pour avoir tourné ou vu une ou plusieurs carte du talon de son adversaire, est fort injuste, & n’est point d’usage parmi les gens qui jouent bien le Piquet ; le joueur qui tourne ou voit un ou plusieurs cartes du talon de son adversaire, est condamné à jouer telle couleur que son adversaire voudra, s’il est premier à jouer.

 

Il est à propos, pour l’intelligence de ce jeu, d’expliquer ce que c’est que Hasard. Il y a dans ce jeu trois sortes de hasards qu’on appelle Repic, Pic & Capot. Le Repic a lieu lorsque dans son jeu, sans que l’adversaire puisse rien compter, ou du moins ne pare pas,                                                             

                                                               jeux lecture avenir chouet358

      

  Extrait de La maison Academiqve contenant les jevx       ( collection privé)

 

Le Roy par ses lettres Patentes le 18 d’Avril 1659, autorise à Estienne Loison marchand libraire à Paris d’imprimer vendre & distribuer durant le temps & espace de six ans entier & accomplis, le livre intitulé La maison Academique, contenant un recueil général de tous les jeux divertissans ; Registré sur le livre de la Communauté le seiziéme juin 1659.

 

 

Par Ludovic Lalanne pour la société de l’histoire de France d’après un manuscrit inédit de la bibliothèque impériale. (Page. 102.)

 

L’an 1521, le lundy quatriesme jour de septembre fisrent amende honorable, teste nue, avec un cierge de cyre ardant, chacun en la main, troys riches boulangers de ceste ville de Paris, dont l’un se nommoit Maillart, demeurant  rue de la Harpe, le plus riche des troys.

Et fut faict par arrest de la Cour de Parlement ; et lesquelz auparavant plus de troys moys devant estoient semblablement condamnez par le Prévost de Paris ou son lieutenant criminel à faire la dicte amende honorable, comme dessus, dont ilz appellérent ; et fut par arrest de la dicte Cour consermée la dicte sentence du dict Prévost ou son lieutenant-criminel, et exécutez le dict jour. Dont ilz allérent faire la dicte amende honorable par la ville de Paris, jusques devant l’église Nostre-Dame en la maniére dessus dicte. Auquel lieu criérent à haulte voix merci à Dieu, à la Vierge Marie et au Roy, à cause et pour le mal qu’ilz avoient faict auparavant au pain qu’ilz vendoient,  lesquel n’estoit de poix suffisant, ne de bon bled ; et avoient esté par-avant long temps  prisonniers, tant en Chastelet que en Parlement, par l’espace plus de troys moys.

 

( Page 192) : Au dict an 1523, le jeudy quinziesme fevrier, fut faict un cry à son de trompe par les carrefours de la ville de Paris, par l’authorité de la Cour de Parlement et par le grand-Pannetier de France (1) contre les boulengers de Paris ; c’est assavoir, que doresnavant à toujours, il n’u auroit plus de maistrise de boullengers faicte à Paris et que chacun pourroit estre boulenger estant suffisament boulenger de mestier (2) baillant quelque somme de deniers au grand-Pannetier de France ou son lieutenant, et que doresnavant  nul boulenger ne vendroit pain qui ne fut de son poix. Et  a esté et est permis a chacun achepteur de le faire peser en l’acheptant, et là où il sera trouvé de plus petit poix qu’il ne doit, il y aura confiscation du pain pour la premiere fois ; et pour la seconde, il y aura une amende de LX. l (a). et pour la troisieme, il y aura confiscation de corps et bien. Et ce mesme jour furent ostez par la dicte Cour, le dict grand- Pannetier ou son lieutenant, tous les deniers qui estoient en la dicte confreirie des boulengers ; et fut le cry faict à la requeste et poursuite du dict grand Pannetier et de monsieur Brionon, procureur en Parlement, qui estoit lieutenant du dict grand Pannetier, qui fist la dicte entreprinse ; et fut lors prins l’argent qui estoit en la dicte grande confrairie ; et fut dict que doresnavant, il ne seroit plus nulles confrairies, affin d’oster et abastairdir icelles et ne plus faire monopoles et assemblées.

1         Jacques de Crussol.

2        C’était revenir à la législation en vigueur sous Philippe le Bel, qui, par un règlement donné en 1305, avait déclaré libre le commerce de la boulangerie.

                  a : 60 l.                                                                                                                      

  

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